Le bilan de compétences est un outil précieux pour les travailleurs, leur permettant d’identifier leurs compétences professionnelles et personnelles ainsi que leurs aptitudes et motivations. Il est particulièrement pertinent pour les travailleurs en contrat de chantier, qui sont souvent confrontés à des situations précaires et changeantes. Mais quels sont les droits de ces travailleurs lorsqu’ils souhaitent réaliser un bilan de compétences ? Cet article fait le point sur cette question cruciale pour le développement professionnel et l’épanouissement personnel des travailleurs concernés.
Définition du contrat de chantier
Le contrat de chantier (ou contrat à objet défini) est un type de contrat de travail spécifique utilisé dans certaines branches d’activité, notamment dans le secteur du BTP, mais aussi dans l’industrie ou encore les services. Il s’agit d’un contrat à durée déterminée dont la particularité est qu’il prend fin dès la réalisation des travaux ou projets pour lesquels il a été conclu. Le terme exact du contrat n’est donc pas fixé à l’avance et dépend des aléas inhérents au chantier.
Réalisation d’un bilan de compétences : un droit accessible aux travailleurs en contrat de chantier
Le développement professionnel est essentiel pour tous les travailleurs, y compris ceux en contrat de chantier. La loi prévoit ainsi que ces derniers ont également droit à la réalisation d’un bilan de compétences, au même titre que les salariés en contrat à durée indéterminée (CDI) ou en contrat à durée déterminée (CDD).
Le bilan de compétences est un dispositif encadré par la loi, qui permet aux salariés d’analyser leurs compétences professionnelles et personnelles, leurs aptitudes et leurs motivations afin de définir un projet professionnel ou un projet de formation. Il peut être réalisé à l’initiative du salarié lui-même ou bien être proposé par l’employeur dans le cadre du plan de développement des compétences de l’entreprise.
Les modalités de mise en œuvre du bilan de compétences pour les travailleurs en contrat de chantier
Pour réaliser un bilan de compétences, les travailleurs en contrat de chantier disposent de plusieurs options :
– Demander un congé spécifique pour réaliser le bilan : il s’agit du congé pour bilan de compétences, d’une durée maximale de 24 heures. Ce congé est accordé sous certaines conditions, notamment une ancienneté minimale dans l’entreprise (en général 5 ans) et un délai entre deux congés pour bilan (fréquemment fixé à 5 ans également). Le salarié doit adresser une demande écrite à son employeur, qui dispose d’un délai pour répondre.
– Mobiliser leur compte personnel de formation (CPF) pour financer le bilan : les travailleurs en contrat de chantier bénéficient, comme tous les salariés, d’un compte personnel de formation, alimenté en heures de formation chaque année. Ils peuvent utiliser ces heures pour financer tout ou partie du coût du bilan de compétences. Il est à noter que le CPF est attaché à la personne et non à l’emploi : les droits acquis sont donc conservés en cas de changement d’employeur ou de statut (passage d’un contrat de chantier à un CDI, par exemple).
– Solliciter un accompagnement spécifique dans le cadre de dispositifs dédiés aux travailleurs précaires ou en insertion professionnelle : certaines structures, comme les missions locales ou les organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA), proposent des accompagnements spécifiques pour aider ces travailleurs à réaliser un bilan de compétences adapté à leur situation.
Le rôle des partenaires sociaux et des branches professionnelles
Les partenaires sociaux, tels que les syndicats et les organisations professionnelles, ainsi que les branches professionnelles concernées par le contrat de chantier ont un rôle important à jouer dans la promotion et la mise en œuvre du bilan de compétences pour ces travailleurs. Ils peuvent notamment :
– Sensibiliser les employeurs et les salariés aux enjeux du développement professionnel et aux dispositifs existants pour réaliser un bilan de compétences.
– Négocier des accords collectifs prévoyant des dispositions spécifiques pour faciliter l’accès au bilan de compétences pour les travailleurs en contrat de chantier (prise en charge financière, aménagement des conditions de réalisation du bilan, etc.).
– Contribuer à l’élaboration de référentiels métiers et de parcours de formation adaptés aux spécificités des métiers concernés par le contrat de chantier, afin d’accompagner au mieux ces travailleurs dans leur évolution professionnelle.
En conclusion, les travailleurs en contrat de chantier ont des droits en matière de réalisation d’un bilan de compétences, qui peuvent être exercés via différents dispositifs et acteurs. Il est essentiel que ces travailleurs soient informés et accompagnés dans cette démarche, afin de leur permettre d’optimiser leurs compétences et leurs perspectives professionnelles.